Dans tout gris il y a une couleur.
La série Ciels et cieux (2023) donne à voir par exagération les teintes invisibles à l'œil humain contenues dans des photographies de ciels gris, presque monochromes. Certains ont été photographiés durant l'été, alors que les fumées des feux de forêt ramenées par le vent créaient un vaste smog dans la ville de Montréal.
Des mouvements et des paysages se dessinent. Le ciel, aussi, montre sa complexité et son ambivalence. Dense, absolument plein, il se dévoile à la fois comme un espace de rêverie et comme un lieu saturé de pollutions imperceptibles. Il devient multiple, doublement pluriel.
Comme la photographie en tant que matière, souvent occultée par son statut de support de représentation (ou comme chaque pixel habituellement noyé dans l'image), le ciel se donne à voir pleinement, là où l’on ne perçoit souvent qu’un vaste espace vide.